Logan & Ruri.

Back to the past.

Le destin devait trouver ma vie trop calme ses derniers temps. Apparemment la tempète et le réaménagement de Read Me ne lui avait pas suffit, il avait fallu que je tombe sur Estebàn et que Ava rentre dans ma boutique. Ces deux évènements n'avaient pas fait que me chambouler. Ils m'avaient également aidée à me rendre compte que je me cachais. Je me cachais aux personnes qui avaient compté pour moi, dans le but de me reconstruire. J'y étais arrivée non sans peine mais je n'avais pas encore trouvé le courage d'aller au devant d'émotions qui me faisais peur. Finalement le destin trouvait que je manquais trop de courage et il était intervenu, me faisant tomber sur Este dans la rue et faisant rentrer Ava dans mon sanctuaire, tout ça pour m'obliger à être confronter à mes peurs. Cela avait réussi. J'étais heureuse d'avoir pu les rencontrer et mettre enfin des mots sur mes sentiments envers ces deux là.

Aujourd'hui j'avais ressenti le besoin de travailler sans chercher à réfléchir, penser à ses deux rencontres toute la nuit avait suffit. Travailler, trier et ranger avaient été mes trois mots fétiches dans la journée et finalement j'avais pu y trouver un peu de paix. J'étais incapable de faire du tri dans mes sentiments alors j'avais trouver quelque chose d'autre à trier. Mes livres.
Et puis j'avais fais quelque chose d'idiot, quelque chose que j'avais évité de faire depuis mon retour à Lakeview. J'avais ouvert mon tout premier livre de Lewis Caroll, celui que Logan m'avait offert et qu'il avait signé d'un simple "Je t'aime Rur'Alice." J'étais restée vingt bonnes minutes bloquée sur ce petit mot qui voulait dire beaucoup il y a des années de ça et qui me faisais presque peur aujourd'hui. Peur parce que je savais très bien que cet amour pour Logan, je ne pourrais jamais m'en remettre ni m'en débarrasser. Ça avait été lui dès le début et ça le serait toujours. Malheureusement pour moi je devais vivre avec la certitude que l'homme de ma vie m'avais détruite le corps et l'esprit. Je secouais la tête et fermais le livre sèchement. Il ne fallait pas trop penser à Logan sinon ce foutu destin allait se démerder pour le faire apparaître dans la rue lui aussi et dieu sait que je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Qu'on me vienne en aide je ne savais pas du tout.

J'étais en train de fermer la boutique pour une petite pause, j'avais finalement réussi à ranger cette histoire de destin dans un tiroir au fond de mon cerveau et avais pu travailler à peu près en paix. Je pense que c'est sa voix qui me fis penser que je dormais en premier. "Excusez moi, dit-il simplement en arrivant à sa hauteur, je suis désolé de vous embêter mais je crois que je me suis totalement perdu alors..." Je levais les yeux au ciel en fronçant les sourcils et m’assénant mentalement une claque, ce ne pouvait pas être Logan, il était à Dublin à refaire sa vie avec une autre femme qui devait au moins lui avoir donné des milliers d'enfants. Puis je me tournais vers l'étranger qui stoppa net sa phrase en me voyant. J'avais tord. Le destin avait raison. C'était lui. Logan, l'homme que j'avais fuis il y a plus de deux ans déjà. L'homme que j'avais aimé plus que tout et celui qui avait essayé de me tuer dans un accès de rage. Plusieurs sentiments me heurtèrent si fort que je titubais en arrière la main sur la gorge en pure réflexe de défense. La peur me pris à la gorge en premier puis la détresse vint s'y ajouter mais la raison me chuchota de mieux regarder l'homme en face de moi avant de succomber à mes craintes du passé. Alors je le fis. Il me fixais presque avec horreur. Mon dieu il était sobre me rendis-je compte, je n'arrivais même pas à me souvenir la dernière fois que je l'avais vu complètement sobre et en possession de ses moyens.

Je lâchais un "Logan..." essoufflé et complètement idiot. J'étais bien incapable de dire si c'était la monté de désir complètement hors de propos qui m'avais fais dire son prénom tel quel ou la peur qu'il lève la main sur moi pour me corriger de l'avoir fui et abandonné. Je finis par me reprendre un peu, il n'avait manifestement pas l'intention de me frapper et était aussi bien figé que moi. Je retirais ma main de ma gorge et la posais sur la porte pour m'y retenir mais aussi pour tout simplement en faire quelque chose. "Qu'est ce que tu fais à Lakeview?" Puis me souvenant soudain de ma rencontre avec Avalon je compris. "Tu es là pour Ava n'est ce pas? Tu l'as déjà vu?" Je trouvais le courage de lui sourire avec gentillesse. Savait-il pour Tomàs?

Codes par Wild Hunger.

Logan & Ruri.

Back to the past.

Il était là, en face d'elle. Bien réel et bien en chair. Ce qui me surpris le plus ce fut surement sa réaction au moment ou j'avais plaqué ma main sur ma gorge. Il en avait écarquillé les yeux de surprise et avait même eu la question "pourquoi" dans les yeux pendant un moment. Il avait du finir par comprendre puisqu'il n'avait rien dit ni même esquisser un mouvement de peur de me perturber plus. Heureusement d'ailleurs, j'avais pu retrouver uns emblant de calme et retirer ma main. Je remarquais à quel point il n'avait pas changé, c'était toujours le même Logan mais en sobre. Toutes sortes d'émotions avaient traversés son visage lorsque j'avais eu ce fichu mouvement de recul. Il avait presque eu l'air triste de faire naître une tel réaction chez moi, puis il y avait eu de la compréhension et une sorte de résignation. Ses années passées en prison avaient réussis à lui faire comprendre que c'était par sa faute si j'avais une attitude purement défensive aux premiers abords.

Et finalement j'avais trouvé un sentiment vraiment bizarre, il était passé fugitivement dans son regard et je l'aurais simplement raté si je ne l'avais pas fixé bêtement à ce moment. De la fierté. ça alors! Il était fier de moi? C'est vrai que j'avais repris contenance très rapidement, il m'avais surprise mais je n'étais plus la Ruri abrutie par les coups. Et il n'était pas le Logan d'il y a 2 ans. Je pouvais le voir en le regardant et à sa manière de me regarder. Comme si il me découvrait pour la première fois depuis des années. Quelle idiote je faisais, mon coeur me disait de rester calme sinon le prédateur en lui allait l'attaquer et mon corps me disait qu'il était foutrement appétissant dans cette ruelle abandonnée... les hormones me faisais penser n'importe quoi.

Au moment ou j'avais parlé, enfin tenté de dire quelque chose de cohérent, le temps avait repris son cours. Croiser l'homme de ma vie avait stoppé net le temps, il avait fallu quelques secondes pour qu'il se remette en route. Ah. Il était là pour Ava c'est bien que je pensais. "Ouais … c'est pour ça que je suis là, je suis pas encore allé la voir non." Je lui souris gentiment, toutes années perdues auprès de sa famille, il réalisait seulement maintenant qu'il se devait d'être présent pour elle. Ava avait perdu son frère depuis un moment déjà, avec l'alcool il n'était tout simplement plus le même. Je du me faire violence pour rester neutre. J'avais vu Ava la veille et je savais que les nouvelles n'étaient pas bonnes, qu'elles allaient le faire souffrir. Ce n'était pas à moi de lui en parler, je n'étais plus rien pour lui finalement. Je réalisais ça avec un pincement au cœur. Il était venu pour sa sœur. Il n'était pas venu pour moi...

"Je pensais pas te trouver ici." A vrai dire moi non plus je ne pensais pas retomber de sitôt sur Logan, je l'imaginais plutôt en train de refaire sa vie avec une autre. Laissant sa famille et moi dans les souvenirs passés. "Je t'avouerais la réciproque, mais mes racines sont ici, mes parents aussi alors je suis revenue. J'y ai ouvert une bilbio-librairie si tu veux savoir..." Comme si il voulait le savoir...Je ne savais vraiment pas trop quoi lui dire. Trop de choses s'étaient passées cette semaine pour que je puisse formuler des phrases cohérentes et entamer une discussion logique. "Tu reviens pour de bon? Enfin je veux dire...tu vas habiter ici?"

Codes par Wild Hunger.

Logan & Ruri.

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Il écouta laconiquement mon explication sans avoir aucune réaction qui aurait pu me permettre de comprendre ce qu'il pensait de tout ça. J'accordais malgré moi et malgré notre histoire et importance à ce qu'il pensait à cet instant. Qu'est ce que ça lui faisait de me revoir après tout ce temps. Je pouvais le voir se poser la question et finalement avoir une expression complètement neutre. J'avais l'impression d'être une jeune écervelée qui parlait à tord et à travers pour combler les blancs. Il finit enfin par ouvrir la bouche pour me dire: "J'avais oublier ça"... J'en restais choquée un instant. Quel état ce goût immonde au fond de ma gorge et qui remontait lentement pour prendre place dans tout mon palais. Je le reconnus enfin comme étant le goût de la déception. J'étais déçu de sa réaction. Il se contrefichais de moi et de ce que je pouvais bien avoir fais de ma vie pendant ces 2 ans. Tant d'années de mariage pour ça. Je tentais de cacher ma tristesse, parce que oui j'étais complètement perdue par son indifférence et qu'est ce que ça faisait mal.

"Heu, ouais, ouais je suis installé. Je vis ici, je bosse ici aussi." Il vivait ici, et il travaillait ici. Décidément je n'étais pas prête à recevoir tant de chocs d'un coup. J'allais peut-être le croiser de temps en temps ici à Lakeview et nous serions comme d'anciennes connaissances qui se disent simplement bonjour dans la rue. Je n'aimais pas cette idée. J'avais vécu un enfer avec lui, enfin pas celui que j'avais en face de moi mais celui qu'il était abruti d'alcool et toujours en colère, et malgré ça j'étais triste de ne pas lui avoir manquer. Je comprenais parfaitement qu'il soit revenu pour sa sœur, c'était légitime. Comment avais-je pu croire qu'il soit revenu pour moi? Quelle naïve enfant j'étais.

J'ignorais la sourde douleur qui emplissait mon cœur pour lui parler de Read Me, j'étais si fière de lui montrer que j'avais fais quelque chose de mes mains. J'avais réalisé mon rêve. Je savais qu'il comprendrait, il avait l'habitude de me voir me trimballer partout avec mes livres et il n'y avait jamais vu aucun inconvénient. Il m'avait d'ailleurs acheté la plupart des ouvrages de Lewis Caroll, ouvrages qui ornaient ma vitrine. J'avais passé beaucoup de temps à entreposer mes livres fétiches dans ma vitrine et voilà qu'ils étaient tous là sans exception sous ses yeux. Je ne pense pas qu'il y fit attention vu sa réaction encore une fois parfaitement neutre: "Félicitations...c'est un bel endroit." A bien l'observer, je finis par froncer les sourcils, Logan ne se composait pas une parfaite expression neutre d'habitude, il avait tendance à dire à haute voix ce qu'il pensait mais là, je trouvais son attitude vraiment étranger. Que cachait-il derrière ce masque d'intérêt poli? Ah. Je comprenais enfin. Je le retenais, il n'avait pas voulu tomber sur moi, c'était un pur hasard et maintenant je ne faisais que parler pour rien. Cette réalisation qui s'imposa à moi me fis plus de mal que je voudrais jamais l'avouer.

Je tentais de me composer une expression un peu moins transparente et lui dis: "Je ne te retiens pas plus longtemps...j'allais justement chercher quelque chose à manger..." Bon je n'avais rien trouvé d'autre comme prétexte pour lui laisser la chance de filer mais malheureusement pour moi mon estomac était trop noué de toute façon pour qu'une quelconque sorte de nourriture puisse y entrer.

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Logan & Ruri.

Back to the past.

Pendant mon petit discours j'observais mon ex-mari parcourir ma boutique de long en large comme si il pouvait voir à l'intérieur puis finalement je me rendis compte que son regarde se posait un peu partout mais surtout pas sur moi. J'en ressentis un sentiment de frustration intense, de toutes les réactions auxquelles j'avais pu penser, je n'aurais jamais imaginé qu'il ne poserait pas son regard sur moi. C'en était carrément insultant. Je le révulsais à tel point qu'il ne voulait même plus me regarder. Du coup son attitude m'aida à changer d'émotion. Je passais de la morsure cruelle de la déception à l'acide de la colère qui rongeait mon corps de plus en plus, les joues rouges et le regard flamboyant je finis par lui dire que j'allais de toute manière manger. J'étais tellement certaine qu'il allait me proposer de m'accompagner, éventuellement m'inviter au restaurant comme tout au début de notre relation. Il aurait pris ma main et m'aurais parlé de ses projets, à quel point il avait réfléchis enfermé en prison, que l'alcool était une vieille amie oubliée et qu'il était chaque jour sobre et profondément désolé d'avoir été un mari cruel et qu'il avait changé, qu'il voulait changer pour moi.

J'étais d'ailleurs tellement plongée dans mes spéculations que lorsqu'il me répondit, sa phrase ma percuta de plein fouet et me dis bien plus mal qu'une gifle. "Je te laisse y aller alors, bon appétit Ruri."...Il s'en fichais complètement! Mon cerveau m'obligea à garder un sourire faux et figé sur mon visage, il ne devait pas voir à quel point son indifférence m'ébranlais, alors lui souhaitant une bonne journée d'une voix parfaitement robotique, je lui fis un pauvre signe de la main et m'éloignais en direction de la boulangerie la plus éloignée que je connaisse. Je refusais catégoriquement de souffrir de la situation. Il m'avais battue, et je l'avais quitté alors il n'y avait pas de raison de souffrir à cause de lui une nouvelle fois. Ma réaction était du au choc de le voir en face de moi et demain ce sentiment aurait disparu.

Oui, je devais me répéter cette phrase jusqu'à ce que j'y crois. Je marchais furieusement dans la rue en me répétant ma phrase sans y croire une seconde. Je m'accordais une larme que je laissais couler le long de ma joue mais ce serait la seule. Je n'avais pas le droit d'être si faible face à lui.

Codes par Wild Hunger.