En l’espace de quelques jours, j’avais vu ma vie changer du tout au tout, et certainement pas de la façon que je l’imaginais. Ce n’était pas vraiment ce qui me frustrait, à vrai dire, puisque même si je savais que ces changements étaient faits pour ma sécurité, et je ne pouvais certainement pas me plaindre que des gens que je ne connaissais pas plus que cela, pour qui je travaillais avaient décidé de me venir en aide, j’étais toutefois embêtée par le fait que j’avais été totalement impuissante dans tout le processus. En effet, lorsque j’avais été supposément placée dans une situation compromettante, j’étais toujours à l’hôpital, inconsciente suite à un incident survenu pendant la tempête. Je n’avais pas été mise au courant de rien, et la seule chose que je savais maintenant, c’était que j’avais maintenant une nouvelle identité, que je vivais dans une maison remplie de luxe qui n’était pas chez moi, en fait. C’était toujours la demeure de mes employeurs, puisque même si je n’habitais plus dans cette petite cabane en biais à l’imposante demeure, celle-ci ayant été détruite avec la tempête, il n’en demeurait pas moins que j’étais toujours à leur service, et de ce fait, je ne pouvais pas me sentir chez moi, je ne me sentirais jamais ainsi, de toute façon. Non pas en raison de la demeure, mais également pour d’autres raisons, par exemple le fait que maintenant, je devais prétendre que l’homme que j’aimais, à savoir Mickey, était maintenant, en théorie en fait, mon frère. Cela m’embêtait, pour tout dire, mais encore une fois, je ne pouvais pas me plaindre, et après, peut-être que cela convenait ainsi au jeune homme, puisque je ne savais pas vraiment à quoi m’en tenir quant à ma relation avec lui. Maintenant, il n’y avait plus de danger qu’il se passe quoi que ce soit, puisque si jamais quoi que ce soit venait à être découvert, ce serait simplement considéré comme incestueux et par conséquent inacceptable. Ça, je savais bien que je ne pourrais pas m’y faire, peu importe ce que je le jeune homme ne pensait, et cela se montrait bien par le fait qu’au moment où mes « faux parents » me demandèrent d’aller m’acheter des tenues un peu plus adaptées à leur situation financière, me proposant d’emmener Mickey avec moi, je sus mal à l’aise d’aller le voir dans sa chambre, frapper timidement à la porte et lui dire :
« Hey… Je… Je pourrais te demander un service ? » Ayant l’impression que je dérangeais plus qu’autre chose, qu’il vaudrait peut-être mieux que je me débrouille moi-même malgré le fait que je ne saurais pas du tout où aller et quoi acheter si j’étais seule pour cette séance shopping.